André Amellér and the "Société des concerts du conservatoire de Dijon" |
André Amellér and the "Société des concerts du conservatoire de Dijon" (text in french, not yet translated)
Extrait de "Les musiciens dijonnais et la Société des concerts du Conservatoire" Le flamboyant André Amellér En 1953, avec l'arrivée d'André Amellér à sa direction, la Société affiche une origine révolutionnaire et s'inscrit résolument dans la filiation de l'illustre Société des Concerts du Conservatoire de Paris. L'éditorial de la saison 1953-1954 est sans ambiguïté mais erroné : "Bien que l'on manque de documents précis quant à la naissance de la Société des concerts du Conservatoire, on peut supposer qu'elle est née avec la création à Dijon d'un Institutde musique pour l'éducation de la jeunesse, fixé par arrêté en date du 30 septembre 1793 et signé : Carnot, Barrere, Billaud-Varennes, Robespierre, Couthon". La société dijonnaise prend de nouvelles orientations et les concerts sont proposés dans le cadre de saisons thématiques : en 1953, le thème retenu est "L'impressionnisme dans la musique de Jean-Philippe Rameau à nos jours." André Amellér multiplie les invitations de personnalités, compositeurs et professeurs au Conservatoire national (Olivier Messiaen, Darius Milhaud) ou de chefs étrangers prestigieux (par exemple, en 1957, Edouard Lindenberg). Pendant les années 1950-1960, les relations sont particulièrement étroites avec le Conservatoire national. C'est pourquoi, en 1954, dans le cadre du Festival des Nuits de Bourgogne, une soirée est donnée en hommage à Claude Delvincourt, récemment décédé, qui dirigeait le Concervatoire depuis 1941. Dans le même temps, André Amellér collabore activement avec diverses structures dijonnaises (la Scola Cantorum, chorale créée en 1946 ; la Comédie de Bourgogne, dirigée par André Héraud, professeur de diction, d'art dramatique et d'histoire du Théâtre au Conservatoire ; la chorale mixte universitaire, souvent associée aux concerts de la Société). Ces collaborations sont particulièrement dynamiques dans le cadre des Semaines d'art musical, poétique et dramatique qui ont lieu chaque année au mois de mai. En 1957, André Amellér crée les Vendredis du Conservatoire, "causeries musicales" destinées en priorité aux élèves du Conservatoire et aux quelques 300 abonnés de la Société. Des spécialistes ou des critiques musicaux viennent expliquer les oeuvres présentées durant la saison. La même volonté pédagogique s'exprime dans les publications réalisées par la Société. C'est la raison pour laquelle, à partir de 1954, les textes des programmes sont notablement étoffés et s'y l'on continue d'y analyser les oeuvres, on insiste désormais également sur la valeur des exécutants, en particulier des professeurs de l'école. La violoncelliste Martine Bailly, la soprano Françoise Ogéas, formées initialement à Dijon, sont alors à l'honneur. Au même titre qu'un compositeur, les interprètes bénéficient d'une importante notice biographique insistant bien entendu sur leur formation dijonnaise puis sur leur brillante carrière nationale ou internationale. Lors des concerts, André Amellér présente très régulièrement ses propres oeuvres. Durant la saison 1971, il fait découvrir successivement, Hétérodoxes, mouvements pour flûte et trompette, un Concertino pour saxophone, une Aubade pour la Saint-Jean d'été. Ses oeuvres sont jouées aussi bien à Dijon que dans les grandes villes européennes. Les échanges internationaux constituent en effet l'une des lignes directrices des programmations d'André Amellér. Celui-ci a défini en 1968 la politique qu'il a menée à la direction de la Société : "Notre vieille Société [...] qui fait appel aux virtuoses célèbres, encourage surtout les jeunes et donne dans l'année 8 à 10 concerts avec une part importante de musique contemporaine dans laquelle la musique française est largement intégrée, concerts suivis par une jeunesse estudiantine. Olivier Messiaen, Jacques Chailley, Tony Aubin, Darius Milhaud et combien d'autres, ont pu l'apprécier lors de leurs venues à Dijon." Le dernier concert qu'André Amellér dirige pour la Société se déroule le 1er avril 1981. La programmation, très composite, alterne oeuvres du 18ème au 20ème siècle. Elle est caractéristique de la présidence d'André Amellér. Le public apprécie tout d'abord l'ouverture des Indes galantes de Jean-Philippe Rameau, des extraits de Pelléas et Mélisandre de Gabriel Fauré, de Ma mère l'oye de Maurice Ravel et enfin des extraits de l'Arlésienne de Georges Bizet. Le concert s'achève par une création d'André Amellér, un Adagio pour violon et orchestre à vent. Durant la présidence d'André Amellér, Rameau fait un retour en force dans la programmation bien qu'il n'ait jamais été véritablement oublié à Dijon. La Société d'Etudes Jean-Philippe Rameau, fondée en 1947, est particulièrement dynamique. Elle a pour président Paul Bertholle et pour vice-président André Amellér. Le programme de la soirée du 17 décembre 1963 permet de découvrir la Guirlande du Clos Vougeot, suite composée en 1750, transcrite par André Amellér. Le point d'orgue est évidemment la saison 1963-1964 consacrée à l'illustre Dijonnais à l'occasion du bicentenaire de son décès. Un autre Dijonnais est alors redécouvert et mis à l'honneur : Claude Balbastre, né à Dijon en 1727. Son titre de maître de clavecin de Marie-Antoinette est particulièrement mis en avant. La Société dijonnaise célèbre avec faste son 250ème concert le 18 octobre 1967. Après le Carnaval des animaux de Camille Saint-Saëns, on peut entendre une Romance pour cor composée par le Dijonnais Georges Chevignard, disparu en 1925. Ce dernier s'était beaucoup impliqué dans la renaissance de la Société. Cette présence de compositeurs dijonnais contemporains constitue une exception durant toute cette période. On peut malgré tout citer le critique musical jurassien, Daniel Paquette, élève d'André Amellér. Ses Dames des Entreportes sont présentées en 1962. L'audace et l'innovation ont caractérisé la direction d'André Amellér. Rappelons la venue d'Albert Raisner et de son harmonica, invités le 13 mars 1957. La thématique "des humanistes aux dodécaphonistes" est la ligne directrice de cette année 1957. André Amellér justifie une nouvelle fois sa programmation musicale : "dans les voies particulières qui s'ouvre à notre art, le dodécaphonisme, système basé sur douze tons définis, né à Vienne avec Schoenberg, fit quelque bruit il y a plusieurs années et de nombreux adeptes à ses théories... Est-ce l'impasse ? Est-ce une voie nouvelle ? Nul ne le sait pour le moment, l'avenir seul en décidera..." Il semble indéniable que l'ouverture en direction du public des jeunes, des étudiants fut une grande réussite. 800 étudiants ont assisté à la répétition commentée en 1967 par Olivier Messiaen de son oeuvre Oiseaux exotiques. Lors de la saison 1980-1981, cinq concerts sont proposés. On fête le 60ème anniversaire de la Société et le départ en retraite d'André Amellér. La société connaît depuis plusieurs années des difficultés financières et doit se résoudre à accepter une dissolution. Les 600 entrées payantes (y compris les abonnements) comptabilisées pour chaque concert ne pouvaient plus assurer l'autonomie de la Société. Il était fait appel de plus en plus aux subventions pour équilibrer les budgets. Cependant, le bilan des actions de la Société est tout à fait positif : elle a permis à de jeunes musiciens de se faire entendre, d'avoir l'occasion de se former durant un temps long en jouant à plusieurs reprises, devant un vrai public. La Société a toujours fait le choix de l'innovation et de la modernité : faire découvrir des compositeurs et des chefs d'orchestre dotés d'approches stylistiques très diverses, voire surprenantes. Enfin, elle a été dirigée par deux fortes personnalités en poste durant plusieurs décennies. Cette longévité des deux directeurs successifs a assuré une cohérence et une stabilité dans la programmation. 12 février 2008
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