Un personnage d'exception |
Un personnage d'exception Compositeur, chef d'orchestre, contrebassiste, pédagogue, conférencier, administrateur, homme de terrain ne fuyant jamais ses responsabilités, André Amellér restera dans l'histoire un artiste complet, doté d'une puissance de travail exceptionnelle et d'une passion sans limites. Rendre hommage au disparu, c'est honorer l'esprit fraternel d'un musicien remarquable, qui avait compris depuis toujours que la musique a des pouvoirs alchimiques sur la nature émotionnelle de l'être humain. Toute sa personnalité est imprégnée d'une terrible volonté de communication et de courtoisie, pour mieux créditer les bienfaits spirituels de la musique. Homme de terrain, celui qu'on appelait "Le Maître" ne savait pas refuser les multiples invitations honorifiques lui permettant de placer l'art musical au centre de chaque événement. C'est précisément pour cette raison qu'il a beaucoup voyagé, de Dijon à Paris, vers toutes les régions de l'hexagone et de Paris vers les autres continents. Chacun de ses voyages fut l'occasion unique d'imprégner ses compositions musicales d'une couleur exotique, habilement dissimulée dans un tissu polyphonique, quelquefois hasardeux, néanmoins expressif. Jamais, il ne prend le risque de perdre un instant; dans le train ou l'avion, il écrit encore. Généreusement, chaque création de son imagination fertile, même en plein ciel à 12000 m d'altitude, est dédiée à des amis, à telle ou telle personnalité, ou encore à de prestigieux orchestres. Il y a chez cet homme, une ressemblance dans le tempérament avec Gustav Mahler. Tous deux furent habités d'une même intrépidité et d'une égale volonté d'omniprésence sur le terrain, pour servir toujours plus et mieux, cette merveilleuse maîtresse : la Musique. Héritier d'une nature volcanique, peu de personnes ont essayé de lui résister, il sait ce qu'il veut, mais aussi ce qu'il faut faire. Le Maître est compétent et déterminé; cela depuis son enfance. Né le 2 janvier 1912 à Arnaville (Meurthe-et-Moselle), très jeune, il décide d'être musicien et de rentrer un jour à l'Orchestre de l'Opéra de Paris. C'est le rêve d'un adolescent... mais peu y parviennent. Au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, où il est admis, il obtient entre 22 et 34 ans, ses prix de contrebasse, direction d'orchestre, harmonie, fugue, contrepoint, composition musicale et histoire de la Musique. En 1937, après un brillant concours, il est admis à l'Orchestre de l'Opéra de Paris, en qualité de contrebassiste. L'adulte a gagné son pari d'adolescent. Il restera 17 années dans cette prestigieuse formation française. Mais cela ne lui suffit pas, sa clairvoyance le projette dans l'avenir où d'autres missions, aussi nécessaires l'appellent. Créer, animer, promouvoir, deviennent les vecteurs de son accomplissement artistique. Alors, il lui faut trouver un établissement qu'il puisse diriger et faire évoluer, ainsi que des responsabilités régionales et nationales. En 1953, l'opportunité se présente à lui. La ville de Dijon recherche un directeur compétent et dynamique pour restaurer et promouvoir la vie musicale de cette jolie capitale bourguignonne. Admis brillament à ce poste après un concours, il se fixe un second défi pour illustrer sa carrière : donner à la ville de Dijon, une notoriété artistique issue de son Conservatoire. En 1981, après 28 années de direction, à la tête de cet établissement, il laisse à la ville de Dijon un Conservatoire National de Région qui accueille chaque année 1500 élèves, et dont la diffusion musicale fit rêver bien des villes. Il a su recruter d'excellents professeurs qui ont formé quantité de musiciens professionnels, devenus après un passage au CNSM de Paris, concertistes, chefs d'orchestres, directeurs, pédagogues, danseurs et comédiens célèbres. Avec André Amellér, la vie intérieure du Conservatoire est animée d'un esprit de compagnonnage où chacun travaille à s'élever pour mériter la récompense suprême qui confirme les connaissances attendues par le Maître. Pour chaque étudiant, la première reconnaissance officielle, c'est l'admission à l'orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire. Cette formation symphonique offre au public dijonnais un concert mensuel avec la participation de solistes internationaux prestigieux et chefs étrangers renommés. Quelle merveilleuse école d'apprentissage pour les étudiants qui ont vécu (comme moi) ces instants privilégiés ! Au-delà de cette activité trépidante, André Amellér compose sans relache. Il nous laisse aujourd'hui un catalogue de près de 400 oeuvres, dont 2 opéras : Cyrnos, créé en 1962 au Théâtre de Nancy et La Lance de Fingal créé en 1957 par la Radiodiffusion. Sa production éclectique englobe toutes les formes musicales : oeuvres lyriques, symphoniques et concertantes, musique de chambre, musique vocale, oeuvres originales pour les orchestres d'harmonie, pièces pédagogiques de tous niveaux. Ancien élève de Maître Tony Aubin en classe de composition musicale, l'oeuvre d'André Amellér reflète une parfaite maîtrise de l'écriture musicale et une implacable volonté de privilégier la beauté et l'éthique de la tradition musicale française. Pour remercier André Amellér de nous laisser un message artistique d'une telle ampleur, ses amis, anciens collaborateurs, anciens élèves et tous ceux qui bénéficient de son oeuvre magistrale, ont décidé de s'unir au sein d'une association, chargée de veiller à la pérennité du répertoire musical engendré par le Maître. Cette institution, créée sous l'impulsion et la Présidence d'Honneur de Jacqueline Amellér son épouse, est déclarée au Journal Officiel du 1er avril 1992 sous l'appellation Association pour la Musique d'André Amellér. Le présent catalogue des oeuvres d'André Amellér symbolise les objectifs de l'Association.
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